Surya est enceinte de son premier enfant et est sur le point d’accoucher. Elle trouve tout cela très excitant et demande au médecin de famille, Peter van Mierlo, qui l’aidera le jour de l’accouchement. Sa famille en Inde est habituée à ce que l’accouchement soit accompagné par un gynécologue. Elle le veut aussi, l’idée lui plaît. Peter explique qu’une sage-femme est normalement présente, sauf si l’accouchement risque d’être difficile. Il lui présente immédiatement Monique, la sage-femme qui accompagnera Surya.
Un autre point de vue
Surya est déçu. « Bientôt, j’accoucherai pour la première fois. Je trouve tout cela très excitant », réfléchit-elle. « C’est pourquoi j’ai demandé au Dr van Mierlo si je pouvais compter sur le médecin des femmes. Mais j’ai appris qu’il y avait une sage-femme ! S’agit-il d’un vrai médecin ? Suis-je vraiment entre de bonnes mains ? Le médecin n’est pas clair ! Mais Surya n’ose rien dire.
Peter est satisfait. Jusqu’à présent, tout semble aller pour le mieux avec Surya, et il est peu probable qu’il y ait des complications pendant l’accouchement. « Une femme sympathique », pense-t-il. « Ce sera assez excitant, si loin de la maison. Elle n’a pas dit grand-chose. Je pense qu’elle est confiante. Et Monique est une sage-femme très gentille !
Le malentendu: le médecin n’est pas clair
Surya rentre chez elle, inquiète. Une sage-femme n’est pas un médecin. Et si quelque chose ne va pas ? Les dernières semaines seront passionnantes. Le docteur van Mierlo n’a pas été clair dans sa perception. Mais elle ne pouvait s’empêcher de le respecter.
Peter van Mierlo est satisfait de la visite. La grossesse se déroule normalement et Surya n’a posé aucune question. Si quelque chose n’était pas clair, elle l’aurait demandé.
Les circonstances
En Inde, le patient se tourne vers un médecin, une autorité. L’Inde est une société qui valorise l’autorité. Auparavant, Surya a dû s’habituer à traiter avec le Dr van Mierlo, une sorte d’intermédiaire qui, en outre, la recevait toujours en tenue décontractée et lui disait de dire Peter ! Un médecin indien ne ferait jamais cela. Cela dégage de l’expertise et de l’autorité. Les patients l’apprécient également, car cela leur donne de la clarté.
Surya a longtemps douté que le Dr van Mierlo soit un vrai médecin. Maintenant, il vient avec une obstétricienne…. Monique est une femme sympathique, mais Surya comptait sur des spécialistes, dans un environnement sûr, pas à la maison. En Inde, ce n’est de toute façon pas possible, les maisons sont différentes et si la femme doit se rendre rapidement à l’hôpital, il n’y a souvent pas de bonnes infrastructures. Quant aux Pays-Bas, elle n’en est pas si sûre.
Mais Surya n’a pas l’habitude de s’adresser au médecin sur ce point. Elle est incertaine et même un peu en colère. Mais le Dr van Mierlo ne semble pas avoir de temps à lui consacrer.
Aux Pays-Bas, nous avons également un grand respect pour le médecin généraliste, le gynécologue et la sage-femme, mais le spécialiste n’est pas nécessairement la seule ou la meilleure option. En outre, l’accouchement à domicile est perçu comme un luxe, en partie grâce à la disponibilité de la sage-femme.
Dans notre culture égalitaire, les gens se traitent d’égal à égal. Le patient réfléchit avec vous. Clara s’attend à ce que vous fassiez de même, et si vous avez des questions, vous pouvez les poser.
La connexion
En Inde, l’autorité et la famille sont très importantes. Il s’agit d’une société plus hiérarchique, plus « nous ». Clara peut s’attendre à ce que Surya, en sa présence, communique indirectement et ne mette pas ses questions et préoccupations sur la table sans les poser. Si elle sourit, se tait ou se lève, cela ne signifie pas qu’elle n’a pas de questions à poser. Peter doit également savoir que Suraya s’attend à ce qu’une « autorité », un spécialiste, assiste à l’accouchement.
Peter peut être plus attentif au langage corporel de Surya et répondre à ses préoccupations en décrivant à l’avance la spécialité de la sage-femme. En outre, il peut être utile de lui dire que la sage-femme s’occupe également des accouchements dans sa propre famille. Enfin, Peter peut lui demander de répéter brièvement ce qui a été discuté. Ce n’est pas de la condescendance, mais une façon de donner la parole à Suraya et de l’inviter à poser d’autres questions. Et cela évite au médecin de manquer de clarté.
Bien entendu, Surya prendra de plus en plus confiance dans l’approche néerlandaise et apprendra à se défendre. Egalement avec le Dr van Mierlo. Mais c’est précisément dans ces circonstances très personnelles et passionnantes que les différences culturelles prennent de l’importance.
En bref
Résumé pour le médecin :
- Acceptez que le patient admire le médecin et qu’il ait moins confiance en quelqu’un qui n’est pas médecin.
- Donnez au patient la possibilité de s’exprimer.
- Soyez particulièrement attentif au langage corporel.
- Donnez plus d’explications et demandez au patient s’il peut les résumer.
- Ce patient est issu d’une culture du « nous » : partagez votre propre histoire.
Résumé pour le patient :
- Acceptez que le médecin s’attende à ce que vous posiez des questions si vous en avez.
- Acceptez qu’un Néerlandais ne fasse pas grand-chose de votre langage corporel.
- Exprimez vos préoccupations et demandez des éclaircissements.
- Le médecin est issu d’une culture du « je », qui n’est pas très encline à parler de ses propres expériences.
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Important à savoir
Cette anecdote est basée sur des histoires qui nous ont été racontées. Connect2Us s’efforce de mettre en lumière le dilemme des deux côtés et non d’étiqueter les gens ou de suggérer que l’un ou l’autre devrait se comporter différemment. Il suffit que les personnes concernées prennent conscience de la situation pour se rapprocher les unes des autres. Sans prétendre être très différents. Connect2Us vise à aider les lecteurs à reconnaître et à éviter les préjugés. Pour en savoir plus sur les préjugés, la discrimination et le racisme, cliquez ici.